Aventures en famille

Hebei et les abeilles

Écrit par Famille Carrard | 14/07/2012 – 13:11

Vendredi 6 juillet, c’est parti !

Départ un peu laborieux de Beijing, car il nous a d’abord fallu trouver la poste qui se trouve dans le hutong chic, celui qui est interdit aux vélos. Après quoi, grand départ sur les routes de la capitale. Hormis la pollutions, c’est roulable, car les pistes cyclables sont séparées des voies pour autos par des barrières ou des bandes herbeuses ; avec toutefois une petite nuance à apporter : par piste cyclable, on entend : l’endroit ou roulent les vélos, les motos, les taxis, les bus et surtout divers engins électriques, à pédales ou à moteur qu’aucun terme occidental ne définit et qui roulent dans les deux sens… mais bon, au moins on n’est pas au milieu du trafic des voitures (jusqu’à 6 voies sur les grands axes de la capitale).

Ce premier jour de vélo fournit son lot d’expériences plus ou moins heureuses. Ainsi, à peine sortis de l’agglomération pékinoise (en 2h30, ce qui doit être une sorte de record), nous nous arrêtons dans une sorte de restaurant Mövenpick en zone industrielle dont la spécialité est la fondue chinoise à gogo. Petite précision : la fondue chinoise faite en Chine n’a pas grand chose à voir avec celle qu’on fait à Nouvel-An en Suisse (nous ne manquerons pas d’en conter les détails truculents de vive voix à notre retour).

Suite à cette expérience d’un intérêt scientifique incontestable, nous ré-enfourchons nos fidèles montures pour nous enfoncer dans la jungle de la signalisation routière chinoise.

Le tout se faisant dans le brouillard (le smog ?), sans GPS – Frédo a l’habitude de s’orienter en fonction du soleil – nous opérons notre premier détour en direction d’une zone montagneuse et minière des plus charmantes pour finalement atterrir sous la pluie dans une cité-dortoir de mineurs, dont nous n’avons réussi à reconstituer le nom que 3 jours plus tard par recoupements d’informations.

Et c’est là que la chance tourne : en cherchant un hôtel, nous demandons notre chemin à une alerte grand-maman et son petit fils qui nous embarquent pour dormir à la maison. Passons les péripéties du rangement de notre caravane dans les escaliers de l’immeuble. Chouette soirée agrémentée de bière chinoise (excellente !) et de raviolis maison réalisés par notre hôtesse et son petit-fils.

Nous avons beaucoup de peine à aller nous coucher, entre photos de famille, de révolutionnaires chinois, cours de pinyin, vidéo du mariage de sa fille et enfin le fils qui fait des aller-retour incessants dans la chambre où nous tentons désespérément de faire dormir Léon et Eugénie. Nuit de repos bien méritée, suivie d’un départ difficile le lendemain matin : pas question de bouger de la maison avant la prière, l’interrogatoire du fiston au moyen du traducteur de google et surtout le petit-déjeuner, c’est-à dire tous les restes de la semaine écoulée – le poisson bouilli est particulièrement succulent, surtout à 8h00 du matin.

Pour les quatre étapes suivantes, nous pouvons les résumer un peu plus rapidement. Le deuxième jour, après nous être fait gentiment suggérer de nous procurer un GPS par un contremaître de carrière qui nous a gracieusement raccompagné sur la bonne route, nous traversons une région vallonnée avant de faire quelques emplettes au marché de Zhoukoudian – patrie de « l’homme de Pékin ».  Ensuite de quoi, nous nous offrons le luxe d’un petit col dominant la plaine environnante d’approximativement 300 m, avant de redescendre sur l’autre versant par une route qui n’est pas sans rappeler la descente du causse du Larzac sur l’Hérault : des paysages où ne se découpent que les formes des montagnes auxquelles la brume persistante confère une dimension fantasmagorique.

Dans le Hebei, nous retrouvons la plaine pour quelques jours, avec ça et là de petits coups de cul et des faux plats parfois interminables. Jolie campagne, routes bordées de peupliers et plantations de maïs (eh oui !) de pêchers et d’abricotiers à perte de vue. Les localités sont moins avenantes : les habitations sont souvent dans un état de délabrement avancé, loin des bourgades pittoresques que l‘on peut imaginer. La Chine ayant atteint le niveau (quantitatif) de consommation de l’Occident sans se préoccuper de l’élimination de ses déchets, les villages et les fossés longeant les routes sont autant de ruclons à ciel ouvert. Pour l’anecdote, des murs entiers entourant des cours d’habitation sont faits en bouteilles de bière, ce qui est déjà une forme de recyclage…

Dans les villes-étapes, Yixian, Mancheng, nous enchaînons les petits hôtels à la propreté toute chinoise et les tripots à brochettes et autres nouilles sautées ; c’est toujours excellent, mais pour continuer sur cette bonne impression, nous nous sommes jusqu’ici abstenus (et continuerons à nous abstenir) de visiter les cuisines…

Le 10 juillet, après une étape de 75 km en plein cagnard, nous voilà à Quyang, petite ville provinciale de la taille de Lausanne ou Genève où nous trouvons un hôtel assez propret pour une fois (il est tout neuf !) er où nous nous offrons un jour de pause, l’occasion de faire une bonne sieste et de visiter un intéressant complexe de temples.

Reprise des affaires jeudi 12 juillet. La 6e étape est complètement à plat et principalement campagnarde ; après une première partie assez tranquille, sur une départementale et un arrêt à Xingdang pour nous rafraîchir la moindre, nous décidons de tirer au droit plein sud en direction de Zhengding. Au début, jolie route agréable, mais les 20 derniers km s’effectuent sur une piste complètement défoncée par les camions, digne de Mad Max.

On se donne du courage pour terminer à grand renfort de pastèque.


3 commentaires »

  1. De Laura le 17 Juil 2012 | Répondre

    Salut les aventuriers!

    Quel parcours déjà en 15 jours! Je suis toute dépaysée et je voyage grâce à vous, assise devant mon écran d’Yverdon… Je vous admire et j’ai beaucoup de plaisir à vous lire! Bonne suite!
    Laura

  2. De Anne-Marie Maute le 18 Juil 2012 | Répondre

    C’est grand maman c’est super de pouvoir voir les photos en les agrandissant.
    je suis contente de savoir que tout aille bien pour vous.
    A bientot
    Grand maman

  3. De Maryse et Pierre de Cronay le 22 Juil 2012 | Répondre

    Coucou!

    C’est bien parti et sympa de vous retrouver ainsi sur le site…

    J’aime bien la petite phrase qui dit qu’il faut oser…pour ne pas regretter…

    Nous vous souhaitons bonne route pour ces prochains jours et un gros bisous aux deux petits…

    A + Pierre et Maryse

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