Aventures en famille

Lakon krap Thailand!

Écrit par Famille Carrard | 17/02/2013 – 13:24

Krabi

Notre arrivée à Krabi le 1er février a été le couronnement de notre folle journée en bus, pour ceux qui ont suivi les épisodes précédents. Pas grand chose à voir dans cette ville, mais elle sert de pied à terre pour les hordes de touristes qui partent visiter les îles en voulant échapper à d’autres hordes de touristes visant les mêmes îles depuis Phuket. Trouver un logement en débarquant de la gare des bus en fin de journée avait donc toute la saveur du parcours du combattant.

Bredouilles après avoir fait le tour des guesthouses et hôtels dans nos cordes – une bonne quinzaine – nous nous sommes rabattus sur un hôtel chinois. Petite chambre trop chère dont la fenêtre s’ouvrait sur… un mur ; une spécialité toute thaïlandaise ! Déménagement immédiat le lendemain matin pour aller au Thara Guesthouse, moitié moins cher, tenu par la charmante Pinky, qui fait tourner la tête des pêcheurs en faisant son « jogging » (environ 200 mètres de course à pied à un rythme très soutenu  au bord de la rivière) dans son training rose bonbon. Bref, nous nous sentions bien dans cet endroit et y sommes restés deux nuits. Journées mises à profit pour faire un peu d’entretien de nos montures et remettre de l’huile dans les rouages. Le sel et le sable des bords de mer, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux pour les chaînes de vélo.

La localisation de la ville est sympa, au milieu des pics karstiques, les pieds dans l’eau, avec des quais où se marquent bien les marées. Chaque soir, les Musulmans du village de la rive en face embarquent au moyen de pontons mobiles leurs motos sur les ferries populaires locaux – des barques de pêche – pour rentrer à la maison après le boulot. Le contraste est saisissant, entre la Krabi touristique bétonnée et le village en bois sur pilotis coincé entre deux mangroves, où on n’ose pas trop s’aventurer…

Au sud de la ville, la belle place de jeux a fait le bonheur des enfants. Endroit privilégié pour observer les gens du crû sans les touristes et le multiculturalisme du sud de la Thaïlande. C’est là aussi, malheureusement, que l’on prend conscience de l’inquiétante proportion d’enfants en surpoids dans ce pays.

 Le marché de nuit, haut lieu de la vie locale, est pratiquement exclusivement vendu au tourisme, les « Farangs » représentant plus des deux tiers de la clientèle. Nous avons donc expérimenté tant les plats à l’emporter que consommés sur place, préparés par une folle survoltée qui devait avoir fumé un bon kilomètre linéaire de tapis de bambou. Pour échapper une fois de plus aux hordes de nos semblables, nous avons tenté l’expérience des stands musulmans, un monde à part dans ce marché : mal nous en a pris, puisque nous avons connu un grand moment de solitude en restant plantés à notre table, complètement ignorés. A l’évidence, nous n’y étions pas les bienvenus : nous avons donc dégagé le plancher et avons pu constater que notre place a très vite trouvé preneurs auprès de locaux du crû que l’on s’est empressé de servir…

Quelques rencontres sympas ont également émaillé notre séjour à Krabi, comme Elena, une charmante Espagnole et son copain Basile, un Nyonnais bonnard qui n’a pas la langue dans sa poche et partage avec Frédo l’amour de la Chang.

Krabi, c’est fini ! (fallait la trouver, celle-là)

Comme les meilleures choses ont une fin et nos visas également, nous nous sommes remis en route sur nos fidèles destriers, au son d’un célèbre refrain chanté à tue-tête par Frédo.

Deux nouvelles étapes pas franchement passionnantes, grandes routes à lignes droites, avec juste ce qu’il faut de petites bosses casse-pattes et  – c’est nouveau –  un vent de face à décorner les buffles, nous ont mené entre plantations d’hévéas et de palmiers à huile jusqu’à Trang.

Fait remarquable, pour passer la nuit entre Krabi et Trang, nous avons dégotté en pleine cambrousse un vrai petit bijou de « resort » dont nous devions être les seuls clients. Bungalows en dur au bord d’étangs entourés de palmeraies avec un magnifique coucher de soleil en prime. La piscine nous a permis de constater à quel point nos deux monstres se débrouillent maintenant en natation…

Trang

C’est dans cette petite capitale provinciale que nous nous sommes offert notre ultime vraie pause thaïlandaise avant de nous tourner définitivement vers la Malaisie.

De prime abord, rien de passionnant. Trang est pour l’instant encore largement en dehors des circuits touristiques. En se baladant, on découvre ça et là quelques perles d’architecture ancienne d’inspiration coloniale ou chinoise, le plus souvent coincées entre des bâtiments en béton d’un goût exquis. La forte présence chinoise dans la ville se traduit par une multitude de magasins fourre-tout de type quincaillerie ou autre et les paradis du bibelot rouge-doré dûment encadrés de grosses lanternes. On retrouve aussi les succulentes pâtisseries aux divers machins confits inidentifiables qui collent aux dents.

 Pour nous, après les quelques expériences amères et encore mal digérées qui ont émaillé la semaine précédente, Trang nous a pourtant donné l’occasion de nous réconcilier avec la Thaïlande du Sud. A aucun endroit depuis notre entrée dans ce pays, nous n’avons reçu autant des locaux ! Ambiance détendue, sourires et contacts éphémères mais francs et sans chichis. On est loin des arnaqueurs et profiteurs de tout crin que l’on trouve dans les villes touristiques. Par ailleurs, nous avons découvert la petite entreprise familiale où se produisent sans aucune discussion les meilleures glaces maison et les meilleurs croissants au beurre dégustés en sept mois de notre périple asiatique. Nous voici donc ragaillardis et gonflés à bloc pour poursuivre notre folle équipée.

Ambiance particulière également, en raison du Nouvel An chinois. Les préparatifs allaient bon train: des rues entières de devantures de magasins fermés dès 16h30 ( !), route coupée pour faire place à d’immenses dragons en papier, marché de nuit où l’on trouve de tout, des tortues de compagnie aux friandises extra-terrestres fluo, en passant par les vers grillés et des machettes de viet-cong ou encore des nuisettes Hello Kitty. Qui n’a pas assisté au concert d’ouverture flonflons et paillettes avec danseuses nunuches et speaker crooner-schtroumpf-à-lunettes ne peut pas se représenter la magie de ces festivités toutes asiatiques…

C’est donc à contre-cœur, avec toujours l’échéance de notre visa en ligne de mire que nous avons dû quitter cette sympathique ville de Trang. Pour la petite histoire, le départ a été particulièrement dur, car nous avons failli rester coincés dans la rue où l’on trouve tous les petits cafés, boulangeries et enseignes à beignets. Il a vraiment fallu que nous nous fassions violence pour remonter sur nos vélos.

Hévéas à tout va

Deux étapes assez costaudes devaient nous mener à la frontière depuis Trang. Même si le terrain est relativement plat (souvent légèrement vallonné) dans cette région, à part quelques reliefs karstiques émergeant çà et là, la route effectue d’incompréhensibles détours au lieu de prendre au droit à travers la campagne.

Forts de nos expériences précédentes et équipés de notre carte Thinknet bien détaillée, nous avons donc pris l’option des « raccourcis ». Ceux qui connaissent Frédo depuis les scouts savent que la particularité de ses raccourcis est qu’ils font voir du pays, mais qu’il est en revanche extrêmement rare qu’ils soient l’option la plus courte pour aller d’un point à un autre.

Nos pérégrinations nous ont fait découvrir les plantations d’hévéas et toute la vie campagnarde qui va avec. Léon et Eugénie sont d’ailleurs devenus incollables sur toute la chaîne opératoire, du planton d’ « arbre à caoutchouc » au pneu de vélo Schwalbe 26 ‘’. Ici, la population rurale vit avec pas grand chose, dans des bicoques en tôle ou en bambou plantées entre deux alignements d’hévéas. Au détour d’un chemin, la communauté musulmane était en pleines festivités champêtres ; tout en remettant la chaîne déraillée, on se fait offrir des fruits et un sirop par le policier ( ?) chargé de la circulation (ou du moins assis à discuter avec trois papys à fez au milieu de la route). Quelques rencontres moins sympathiques également, puisqu’à plusieurs reprises, nous nous sommes retrouvés cernés par des chiens particulièrement agressifs et qu’il a fallu charger gourdin au clair pour continuer notre chemin.

Pour notre dernière nuit sur sol thaïlandais, nous avons squatté une sorte de rotonde à chauve-souris au milieu d’un étang au parc national de Thaleban, à deux kilomètres de la frontière avec la Malaisie. Montage de la tente sous un toit d’eternit, donc, puisqu’il était impensable de passer la nuit au milieu d’une mare à lotus sans moustiquaire. Des singes curieux nous guettaient de plus près qu’il n’y paraissait et nous sentions bien leur présence, surtout après un gros boum sur le toit ! D’ailleurs, les bruitages en tout genre n’étaient pas du goût de Laure, définitivement pas faite pour du camping trop sauvage…

Encore une petite montée et…

Le lendemain matin, comme nous avions traversés des régions quasi désertes les 20 derniers km avant la frontière, nous pensions ne croiser que quelques locaux frontaliers et les éternels « farangs » effectuant des « visa-runs ». Quelle n’a donc pas été notre surprise de voir la foule bigarrée s’arracher pattes et bidons en tous genres et arriver par vagues successives depuis le côté malaisien. On se serait crus au Paléo ou à la « Placette » un 24 décembre !

En fait, nous sommes arrivés un dimanche matin, erreur fatale ! C’est le marché du week-end et les Malais, étant friands de produits thaïlandais bons marché, font le déplacement  en masse, laissent la voiture de leur côté (il y avait deux bons km de voitures parquées des deux côtés de la route) puis traversent à pied pour faire leurs emplettes. Pour en ajouter une couche, là c’était exceptionnel, car tout le monde était en congé pour le Nouvel-An chinois, férié en Malaisie, ce qui a largement contribué à la frénésie du moment… Il nous a donc fallu nous frayer un chemin pour accéder au col où se trouve le poste frontière. Dans la cohue ambiante, cette ascension au milieu de la foule n’avait rien à envier à une arrivée d’étape du Tour au Ventoux. En revanche, si l’on excepte le temps à faire la queue, les formalités ont été expédiées en deux temps trois mouvements.

A nous la Malaisie ! Nous y sommes depuis une semaine et déjà plein d’expériences inédites que nous vous conterons tout prochainement…


2 commentaires »

  1. De Anne-Marie le 21 Fév 2013 | Répondre

    Contente d’avoir de bonnes nouvelles.
    Ici aux Diablerets tout va bien.
    Bonne continuation

  2. De ivan le 8 Avr 2013 | Répondre

    cher parein ce la faits lanten que je ne tais écrits en plus ,je suis un peu bocoup énorméman à la folie triste que tu soit partis gros bisou ivan

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