On roule pour la deuxième moitié…
Écrit par Famille Carrard | 19/01/2013 – 10:59Kanchanaburi et le pont de la rivière Kwai
Arrivés à Kanchanaburi pour fêter le passage à l’an neuf, nous y posons nos sacoches quelques jours. La ville en elle-même n’a rien de pittoresque. Au sud-est, on y pénètre par une grande route qui coupe en deux la ville moderne. A l’abord de la rivière, les restaurants-radeaux attirent surtout les cars de touristes asiatiques voyageant en grands groupes. C’est dans la moitié nord-ouest que se concentrent les touristes occidentaux. Cette ville dans la ville est séparée du centre moderne par quelques temples et surtout, des cimetières militaires, témoins du douloureux passé de l’endroit. C’est ici que se trouve le fameux « pont de la rivière Kwai », point névralgique du « chemin de fer de la mort » rendu célèbre par un film éponyme. Si la part de roman et d’histoire vraie sont parfois difficiles à distinguer dans notre perception de cet épisode de la Seconde Guerre Mondiale, en tout cas le pont construit par les prisonniers alliés pour les Japonais a bien été détruit. Peu importe : des milliers de visiteurs viennent quotidiennement voir et se promener sur le viaduc ferroviaire actuel. Situation rocambolesque qui se répète plusieurs fois par jour et impensable chez nous : les piétons sont en permanence sur les voies et le train est obligé de s’arrêter pour leur laisser le temps de s’enlever… et ils ne sont pas pressés, la plupart profitant du face à face avec la loco pour faire la photo-sensation…
Quelques balades à vélo à travers champs nous permettent de prendre un grand bol d’air loin des camions, des pick-up et du tourisme de masse. Nous pouvons également y voir les parties plus sauvages des deux rivières Kwae qui confluent à Kanchanaburi.
Les journées passées dans notre guesthouse nous donnent l’occasion de faire de chouettes rencontres. Plusieurs familles francophones avec enfants sont là et nous sympathisons en particulier avec la famille Arnaud, de Saint-Malo : Léon et Eugénie se lient d’amitié pour Liloo et Capucine et toute l’équipe s’entraîne à apprendre à nager dans la piscine du guesthouse. Ce sera difficile de les quitter et comme ils partent au sud faire du balnéaire, nous nous promettons de nous retrouver dans quelques jours, après notre crochet dans les montagnes d’Erawan.
Un peu de luxe pas cher
Au matin du 2 janvier, nous quittons Kanchanaburi pour le parc national d’Erawan, environ 70 km au nord-ouest. Sur la route, appâtés par des panneaux affichant bungalows, camping à la ferme et chutes d’eau, nous faisons un petit crochet campagnard dans une très belle vallée. Nous découvrons un nouveau site touristique en cours de fabrication… Le logement est un peu cher pour les prestations offertes et la petite route en terre mène au fond de la vallée à un parking tout neuf, avec futur magasin, future billetterie, toilettes bientôt en fonction etc… Retour donc – sans avoir vu les fameuses chutes – sur la grande route en riant un peu de notre crédulité mais en appréciant les paysages campagnards.
Ce petit crochet nous ayant néanmoins fait prendre trop de retard pour espérer rejoindre Erawan le jour-même, nous devons nous mettre en quête d’un logement pour la nuit. Et là, c’est le parcours du combattant : grande route toute droite, pas de localités, chiens agressifs à la nuit tombante… et seulement un motel pouilleux à prix surfait ou des « resorts » grand luxe. Après plusieurs essais infructueux, la nuit étant là, nous entrons dans le troisième « resort » d’affilée où nous sommes prêts à payer au prix fort notre mauvaise organisation … A voir la mine décomposée de Laure à l’annonce des tarifs encore plus élevés que les précédents hôtels, la très gentille réceptionniste a pitié de nous et nous propose finalement, à vil prix, la chambre des chauffeurs de cars tout en bénéficiant des prestations clients : gigantesque piscine et magnifique buffet de petit-déj’ !
Oh les belles chutes !
Nous arrivons le 3, après une étape un peu plus accidentée que les derniers jours à Erawan, parc national. Nous nous mettons au vert en passant deux nuits sous tente au bord de la rivière Yai Kwae dans un vrai camping officiel, pour la première fois en six mois d’Asie…
Les chutes valent également le détour ; après notre première nuit de camping, nous nous dépêchons de gravir les sept niveaux pour arriver avant les hordes de touristes majoritairement russes que déversent les cars spécialement affrétés de Kanchanaburi ou Bangkok. Les bassins naturels échelonnés tout au long des diverses petites cascades offrent autant de points de baignade, où les poissons viennent nous grignoter les petites peaux mortes des pieds. Dire qu’en ville, les gens se mettent dans des bars-massages dévolus à cet exercice au bord de bassins…
C’est parti plein sud
D’Erawan, nous reprenons notre route en direction du sud. Sai Yok d’abord, où nous voyons par deux fois des éléphants. Puis on tire en direction de Ratchaburi.
La belle campagne entre Kanchanaburi et Ratchaburi offrant à nouveau peu de possibilités de logement, nous demandons s’il y a une place pour planter la tente dans un temple. Comme l’ensemble du temple est en travaux et que visiblement, dans la cour, ce sont les chiens et non les bonzes qui commandent, on nous propose de poser nos matelas dans un bâtiment tout neuf. Au petit-déjeuner, nouvelle surprise : cette fois, les bonzes ne se contentent pas de partager avec nous leur maigre pitance, mais sont allés faire les courses. Nous sommes légèrement mal à l’aise, en particulier lorsque le plus attentionné d’entre eux – vraisemblablement un ancien bad boy tout tatoué aux oreilles de vieux matou – nous tend en plus un billet de 500 baht. Comme il ne nous paraît pas du tout adéquat de recevoir de l’argent de personnes beaucoup plus pauvres que nous, nous arrivons à le convaincre d’en faire offrande au temple, ce pour quoi il nous remercie chaleureusement… Décidément, nous allons de surprise en surprise avec ces comportements étonnants propres aux Bouddhistes.
Le lendemain, nous renouons avec les grandes chaleurs et sommes heureux de faire notre pause de midi dans un espace boisé, avant de visiter l’une des innombrables grottes de la région. Chouette moment passé avec Léon et Eugénie à jouer les Indiana Jones entre stalactites et stalagmites éclairées aux tubes néons verts et bleus, en quête des petits autels bouddhistes disséminés dans les anfractuosités de la roche. Nous tirerons jusqu’à Ratchaburi, la plus chinoise des villes de Thaïlande à ce jour, avant de poursuivre entre plantations de cocotiers, rizières et canaux jusqu’à la pittoresque Phetchaburi. Nous nous serions bien arrêtés plus longtemps dans cette charmante petite ville, mais le temps presse. Depuis quelques jours, suite à quelques échanges d’e-mails, nous savons que nous allons rejoindre Liloo et Capucine 220 km plus au sud, à Prachuap Khiri Khan et les enfants sont impatients de retrouver leurs petites copines rencontrées à Kanchanaburi.
Voir Hua Hin et partir…
De Phetchaburi à Hua Hin, puis ensuite jusqu’à Prachuap Khiri Khan, nous retrouvons la côte. Paysages comparables à la côte sud-est : les petites routes suivent les plages ou s’en éloignent au gré des terrains privés, resorts, mangroves, estuaires squattés par divers bateaux, pêcheries… Parfois, de petits massifs montagneux ou de gigantesques terrains de golf nous obligent à faire un crochet et à reprendre la route nationale pour quelques kilomètres.
Nous arrivons à Hua Hin sur les jantes après une grosse étape, et – comme il se doit – à la tombée de la nuit au moment où le trafic est à son paroxysme. Un peu perdus, nous nous rendons compte que cette ville très touristique est à saturation et qu’il est illusoire de chercher à loger à des adresses indiquées dans les guides. Attirés par une déco toute helvétique, nous rencontrons un sympathique Yverdonnois expatrié, propriétaire d’un guesthouse (malheureusement complet), qui nous accompagnera dans nos recherches pour un logement. Pour éviter de tournicoter avec notre caravane dans des ruelles bondées et les inévitables face-à-face avec des 4×4 surdimensionnés à contresens, notre compatriote embarquera même Laure sur sa moto pour faire le tour des petites pensions de ses connaissances : en vain ! Ce n’est qu’après avoir rebroussé chemin que nous terminerons à une adresse excentrée repérée à notre arrivée. Léger ras-le-bol dès l’arrivée dans cette ville belle, mais trop touristique pour nous, que nous quitterons sans trop de regrets dès le lendemain.
Les deux ultimes étapes qui nous séparent encore de Prachuap Khiri Khan nous permettent de réellement nous mettre au vert : nous retrouvons les côtes aux plages sauvages ou bordées de maisonnettes. La tentation est grande de se poser dans le hamac tendu entre deux cocotiers face à la mer. Nous faisons de petits détours sur des chemins en terre battue pour voir les bateaux de pêche colorés, salués par les sourires des petites gens en train de réparer leurs filets assis sur un vieux bidon. La côte est de plus en plus découpée et des pics karstiques pointent çà et là entre les baies, alors que la route serpente entre des collines couvertes de forêt tropicale. Au détour des bassins à crevettes qui occupent les zones plates littorales occupées autrefois par les mangroves ou des lagunes, nous passons la nuit intermédiaire dans un authentique camping sur la plage.
Petites vacances à Prachuap Khiri Khan
Notre arrivée à Prachuap Khiri Khan est accueillie avec grand soulagement : six jours de suite sur les vélos sous le soleil, nous ne l’avions plus fait depuis notre arrivée au Laos il y a deux mois et demi.
Et les enfants piaffaient de retrouver leurs copines Liloo et Capucine. Nous rejoignons donc nos amis Bretons dans leur paradis : un petit hôtel avec piscine au milieu des cocotiers aux tarifs défiant toute concurrence.
Pour aller en ville ou à la plage, toutes les places sont interchangeables entre leur petite moto et nos vélos et à la veille du départ, nous ne sommes pas encore certains que Pierrot nous laisse repartir avec notre tandem, tant il semble l’avoir adopté…
Au menu, visites de grottes pleines de Bouddhas, atelier peinture avec Nathalie, plage, balade en ville, marché birman, théâtre de rue, farniente…
Ou encore boutiques entres filles et apéro entre hommes ! Quelle joie de partager du temps avec de bons vivants car, il faut le dire, l’essentiel de nos préoccupations tourne souvent autour de notre estomac…
Côté enfants, la piscine à portée de main est une bénédiction. Ils adorent et ça les occupe l’essentiel de la journée ; après un peu d’apprentissage, ils nagent désormais sans aide et sont devenus de vraies petites grenouilles.
Mais l’aventure n’est pas terminée pour autant : bientôt il faudra dire au revoir à nos nouveaux amis pour poursuivre notre périple sportif !
5 commentaires »
De Sylvie Favre le 21 Jan 2013 | Répondre
Quel plaisir de vous retrouver en si bonne forme et en si bonne compagnie ! Profitez bien du soleil et de la chaleur, car ici, le temps est triste et gris: Neige, verglas et brouillard…. on doit encore attendre pour profiter des terrasses.
Vos photos sont toujours aussi sympas et je me réjouis d’une fois à l’autre de vous lire.
Bonne continuation et bises à vous 4
Sylvie
De natpierliloocap le 26 Jan 2013 | Répondre
Coucou les amis, nous voilà revenu sur Saint-Malo, diférence de 40 degrés entre Bangkok et Paris, dur dur…
Aussitot arrivés, calcul pour un nouveau départ, même si c est un réel plaisir de croquer une baguette croustillante. Trouvez l’endroit de rève et nous arrivons.
De belles routes et tout plein de nouvelles aventures vous attendent, petits veinards… de gros bisous à vous et aux enfants de nous quatre. Amitiés
De Isabelle Feune Crevoisier le 30 Jan 2013 | Répondre
Bonjour les amis! Bonne année à vous 4! Nous vous souhaitons une toute belle suite de voyage avec toujours autant de découvertes et d’aventures.
Ici, il fait en effet bien froid et c’est plutôt le ski qui est au programme…et Carnaval!
On vous embrasse bien fort,
Isabelle et famille
De Bernard et Karine le 2 Fév 2013 | Répondre
Salut la famille!
Voilà qui met un peu de soleil dans notre grisouille! Nous sommes heureux de voir tout va bien pour vous, et que les enfants ont trouvé des camarades de jeu. Léon et Eugénie sont prêts pour le lac de Neuchâtel, certes un peu moins exotique!
Bises et à bientôt!
De gaelle le 11 Fév 2013 | Répondre
Bonjour,
Je suis tombee sur votre blog et me suis laissee prendre a la lecture de vos aventures.
Je voyage actuellement en thailande avec mon ami et nous aimerions connaitre le nom de la guest house dans laquelle vous avez sejourne a prachuap khiri khan.
Merci et bonne route
Kenavo!!!