Aventures en famille

Luang Prabang

Écrit par Famille Carrard | 10/11/2012 – 11:58

Ville de toutes les tentations ! 

Nous avions été frappés en entrant au Laos par l’impression de sérénité et de calme qui se dégageait des gens, comparativement aux voisins vietnamiens et chinois. A Luang Prabang, cette impression est encore amplifiée par l’omniprésence des bonzes, dont l’orange vif de l’habit et le parapluie attirent immédiatement le regard.

Outre cet aspect typiquement local, le centre historique de villas coloniales aux vastes jardins que l’on laisse s’embroussailler détonne en Asie du Sud-est.

Dans cette langoureuse petite cité, le temps s’est arrêté… et comme sans doute bien d’autres voyageurs avant nous, nous avons à plusieurs reprises différé notre départ, juste parce que lorsqu’on séjourne à Luang Prabang, une sorte de langueur vous envahit et vous donne envie de vous asseoir pour contempler le va-et-vient des bonzes et laisser filer le temps…

Lieu de rencontre aussi; on (re-)croise la route de voyageurs, notamment Marion et Florian, un couple de Toulousains avec qui nous avions sympathisé à Cat Ba et que Léon avait eu beaucoup de chagrin à quitter ; Erwan aussi, un sympathique Breton que nous pourrions bien retrouver quelque part le long du Mékong. Aux chutes de Quang Xi, rencontre avec une sympathique famille de franco-laotiens qui faisait son retour aux sources (c’est le cas de le dire!)

Mais pour nous la grande nouveauté a été la rencontre avec des cyclos suisses: Nicole et Gaëtan, un couple de Neuchâtelois en tandem et surtout Daya et Fabian, deux alémaniques super sympas avec qui nous avons passé quelques mémorables soirées, d’abord à Luang Prabang, et que nous retrouverons plus tard à Vientiane.

Au rythme des bonzes

Luang Prabang concentre une infinité d’édifices religieux qu’il serait fastidieux d’énumérer. A moins d’être ultra passionné par l’architecture bouddhique et de vouloir s’assurer de ne pas en manquer une miette, le mieux est de se laisser aller à déambuler dans les rues et de temps en temps d’entrer dans les sanctuaires au hasard de nos pérégrinations, sans guide ni programme de visite.

Nous avons ainsi passé de cérémonies religieuses à des jeux d’enfants sur les marches des temples; parfois à observer les bonzes affairés aux préparatifs des festivités marquant la fin de la mousson, ou plus simplement les geckos qui se baladaient sur les boiseries peintes des plafonds.

Chaque matin, les bonzes sont debout à 5h00. Leur journée commence par l’offrande aux pauvres : dès 6h00, au lever du jour, ils déambulent dans les rues avec en bandouillère un petit tonnelet que les fidèles remplissent de nourriture, principalement des petites boulettes de riz collant. L’ensemble est ensuite acheminé aux temples.

Festivités

Fin octobre, après la mousson (et une semaine après Vieng Xay), on remet le couvert pour la fête des bateaux. Pendant la journée, des joutes sportives opposent des équipages de rameurs qui concourrent sur des sortes de longues pirogues. La cour de chaque édifice religieux se transforme en atelier de bricolage, où sont confectionnés des bateaux qui seront illuminés plusieurs soirs devant les temples, avant de concourir en une parade sur le Mékong. Les rues et les jardins s’illuminent de mille feux, grâce aux innombrables lampions qui essaiment dans toute la ville.

Les villages d’artisans

Les environs regorgent de petits hameaux où se pratiquent des artisanats spécialisés. Ces visites nous fournissent l’occasion de ressortir les vélos : ces expéditions par monts et par vaux donnent lieu à des équipées mémorables sur des chemins de terre, couplés avec une « croisière » en ferry à travers le Mékong.

Chaque village regroupe l’une ou l’autre spécialisation, parfois plusieurs : ici fabrication du papier et tissage, là tournage  de céramique utilitaire.

Nous n’avons pas pu nous empêcher de faire quelques petites folies en guise de souvenirs : il est vrai qu’acheter les étoles à prix coûtant directement aux productrices qui ont leur métier à tisser dans leur cour ou leur maison prend une autre saveur que de les marchander à des intermédiaires sur les marchés touristiques.

Gastronomie

Que du bonheur ! Ayant dû se contenter de maigres épiceries les jours précédents, on se lâche. Tant est si bien que nous en arrivons même à être écoeuré du chocolat… (enfin, presque!)

Entre deux casse-croûtes plus occidentaux, nous avons toujours le même plaisir à manger les spécialités locales : barbecue laotien, poisson grillé du Mékong, salade de papaye, curry et toutes les déclinaisons de nouilles et riz.

L’occasion surtout de faire notre cure de bananes: du propriétaire du guesthouse qui met un grand plat à disposition de ses clients aux tenanciers des stands de sandwiches, tout le monde en offre et on se retrouve toujours avec deux kg de ces fruits dans nos affaires sans en avoir acheté…

Visite des environs de Luang Prabang

La région autour de Luang Prabang ne manque pas de charme non plus : forêts tropicales et rizières sont baignées d’une multitude de petits cours d’eau. Nous avons visité deux chutes sises dans des paysages enchanteresques. Le site de Kuang Si renferme de spectaculaires chutes ainsi qu’un parc où sont recueillis et soignés les ours à collier victimes de braconniers.

Aux chutes de Tat Sae, que nous visiterons sur la route en quittant Luang Prabang, ce sont les éléphants qui sont soignés et dressés. Outre la baignade dans les petits lacs naturels échelonnés au gré des chutes, les excursions à dos d’éléphant constituent la principale attraction du lieu. Nous nous sommes laissés aller à changer de tape-cul pour une ballade inoubliable, avant de reprendre la route en direction des montagnes.

Nous gardons de notre séjour à Luang Prabang des images plein la tête et rien que d’écrire ces lignes, on a des petites étoiles dans les yeux. Avouons-le, ce n’est pas Luang Prabang qui restera dans nos mémoires comme le lieu des aventures de l’extrême, mais bien celui de la douce vie et des petits plaisirs épicuriens !

En quittant ce petit coin de paradis au matin du 30 octobre, dès les premiers coups de pédales  sur la route 13, le défi sportif sera de nouveau au rendez-vous : pour « mériter » Vientiane et d’autres merveilles, nous devons avaler 387 km de route montagneuse et quelques milliers de mètres de dénivellé (chaque mètre compte!). Et là, c’est véritablement l’aventure qui reprend…


6 commentaires »

  1. De Marraine Céline le 10 Nov 2012 | Répondre

    Oh comme ça fait plaisir, des vacances dans les vacances! Superbes photos les loulous, comme d’habitude! Joyeuse suite d’aventure alors, 387km dans les montagnes, ça c’est du challenge! J’me réjouis déjà des prochaines pauses pour vous 😉 Courage et merci pour les niouzes!

  2. De Céline le 11 Nov 2012 | Répondre

    Un petit coucou morgiens! Quel courage, bravo, bravo, bravo et et BRAVO!!!!! vous êtes magnifiques tout comme l’aventure l’est aussi!Profitez, pédalez, mangez, visitez, rencontrez… que l’aventure continue! Un tout gros becs à vous 4 et au plaisir de vous lire bientôt!
    Céline S.

  3. De Famille Gendre, don ! le 13 Nov 2012 | Répondre

    Eh ben les copains ! On peut dire que vos aventures nous font plonger délicieusement dans des contrées orientales dont quelques ruelles, embarcations et paysages ont encore le goût d’histoires bien ancrées dans nos cœurs.
    Petite pointe de nostalgie, il faut se l’avouer, mais grand plaisir, surtout, à vous suivre sur ces traverses chinoises, vietnamiennes et maintenant laotiennes. Nos visages s’illuminent lorsque l’on voit à travers ces images vos yeux pétillants et vos sourires francs. Les fou-rires sont aussi de la partie à regarder, par exemple, vos bronzages de cyclistes non-naturistes !
    Bon, ceci dit, il paraît plus facile de parcourir vos photos et vos textes magnifiques en faisant tourner la roulette de sa souris d’ordinateur, que de faire tourner les roues de vos vélos sur une pente à 18%. Chapeau pour l’effort !

    Mis à part cette poussée de fièvre à 40° de votre petiote – apparemment rien de bien méchant – Léo et Eugénie semblent en pleine forme, à l’image de leurs parents. C’est chouette. Chez nous, nos deux bambins respirent la santé. Arthur a commencé l’école depuis quelques mois et le moins que l’on puisse dire et qu’il s’y sent comme un poisson dans l’eau 😉 Laetitia, elle, est fière comme un petit paon depuis qu’elle a reçu une carte postale de sa marraine du bout du monde. MERCI ! Elle ne manque pas non plus de penser à vous lorsqu’elle reçoit son « Wakou », mensuel qui ravit, d’ailleurs, toute la famille.

    Avant votre départ, nous avions parlé de nous retrouver éventuellement du côté de la Thaïlande pour le nouvel an. Hélas, quelques raisons bien terrestres, notamment le boulot, ne nous feront pas quitter nos manteaux et nos écharpes cet hiver pour des shorts et des tongs. On sait, on n’est que des rabat-joie 

    Voilà. Vientiane s’approche pour vous et, finalement, pour nous un peu aussi – on fait tourner la roulette, ne l’oubliez pas !
    Si vous en avez l’occasion, faites un saut à la bibliothèque francophone. Il y en a pour tous les goûts et fourrer son nez pour un instant dans un bon bouquin ou dans un magazine, cela fait… voyager !

    Bien à vous et excellente suite,
    Laetitia, Arthur, Nathalie, Stéphane

  4. De forestier Michele le 14 Nov 2012 | Répondre

    Bonjour les amis! Quel plaisir de vous lire,vous ns faites voyager,je suis contente de vous savoir en forme malgré les kilometres.pour moi pas de voyage prevu pour le moment…
    Bises et a bientôt

  5. De Bernard et Karine le 15 Nov 2012 | Répondre

    Salut! Eh ben eh ben! D’aventures en découvertes, votre périple est un vrai feuilleton! Je vous souhaite tout plein d’autres petits coins de paradis comme celui-ci. Gros becs à tous! Et dites à Léon que je suis fier de mon filleul aventurier!
    Parrain Bernard

  6. De sarah le 15 Nov 2012 | Répondre

    Que d’aventures… Luang prabang tombait à pic, décidément! Votre récit rend bien la douceur qui semble y régner…
    Bonne suite, je vous souhaite encore beaucoup de haltes aussi belles! Gros bisous Sarah

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